dimanche 12 août 2018

A la découverte du brillant parcours de Hilda vers le CCIE R&S


Entretien


Comment ont-ils fait pour y arriver?

Pour notre premier article, nous vous  proposons un entretien entre le blogueur SERGE du blogue  http://www.devenircertifie.com et la première femme CCIE CAMEROUNAISE

J’ai l’honneur de recevoir pour ce premier entretien sur notre blog une « dame de fer » hors du commun. Tout le plaisir est pour moi de vous offrir cet intéressant entretien avec Hilda Attangueur CCIE R&S N°17897. Vous y apprendrez comment Hilda s’y ai pris pour concrétiser son brillant parcours jusqu’au Cisco Certified Internetwork Expert (CCIE).

Serges : Bonjour, je suis avec Hilda Attangueur pour un entretien sur son brillant parcours d’ingénieur Cisco. Hilda est CCIE routing and switching N°17897. Je suis tombé dans mes lectures sur son palmarès et elle a bien voulu nous accorder cet entretien pour parler de son brillant parcours. Bonjour Hilda, pouvez-vous vous présenter un peu, votre parcours jusqu’au CCIE Cisco ?


Hilda : Je m’appelle Braun Hilda, Ngum Attangueur, je suis camerounaise. Je suis né et j’ai grandi au Cameroun. J’ai fait après le Lycée, un an à l’école Polytechnique de Yaoundé, année après laquelle j’ai bénéficié d’une bourse Sino – Camerounaise qui m’a amené à l’université de  Jilin, a Changchun au  nord-est de la Chine pour étudier l’informatique. Après une année de langue, j’ai entamé mon cursus universitaire de quatre ans pour obtenir mon bachelor. J’ai voulu parallèlement à l’université, faire des certifications afin de me préparer à la vie d’entreprise. J’avais choisi les certifications Microsoft pour commencer. Un jour je m’étais rendu à Pékin pour visiter des amis et faire du book shopping comme j’en raffolais. J’y ai alors rencontré un ami camerounais qui était venu à Pékin pour son lab Cisco. C’est lui qui m’a parlé de Cisco et ses certifications, j’avais même déjà acheté les livres pour préparer le MCSE (Microsoft Certified Systems Engineer). Il m’avait fait comprendre que les certifications Microsoft ne payent pas autant que celles de Cisco. J’ai alors acheté les bouquins Cisco également et m’y suis mis. Pendant les vacances d’été 2005, je suis descendu sur  Wuhan où j’ai suivi des cours Cisco et passé mon CCNA avec des labs disponible aux étudiants pour la pratique. J’ai fait le tout en deux semaines puisque je me préparais déjà depuis l’université. Après ma dernière année de Bachelor, je suis allez à Guangzhou au Sud de la Chine  pour continuer au CCNP. J’y ai alors rencontré un ghanéen qui venait pour son lab et qui m’avait beaucoup encouragé à continuer au CCIE. J’ai alors suivi ses conseils et à la fin de ma préparation du CCNP, j’ai demandé conseil à mon professeur qui m’a conseillé d’étudier encore plus pour directement passer l’examen écrit du CCIE.
Serges : J’ai lu sur le net que vous avez décliné la bourse de l’université pour le master au profit du CCIE, dites-moi, ce choix n’a pas été difficile à faire ?
Hilda : Ce choix a été évident pour moi, je ne voulais vraiment pas après cinq années passées à l’université continuer avec un master sans vraiment savoir qu’est-ce que cela m’apportera à la fin. J’avais toujours eu une passion pour la programmation que je faisais déjà au lycée avant d’aller en Chine, mais je me suis rendu compte qu’à l’université, on passait trop de temps des théories monstres qui nous prennent la tête pendant des jours. Moi j’aime faire la fête et ne me vois pas tout à fait la dedans, j’ai alors décidé de me consacrer aux réseaux. J’ai vraiment aimé les cours Cisco quand j’ai commencé. C’est beaucoup moins théorique en ce sens que tu fais les manipulations et tu vois les résultats concrets. J’ai alors décidé de décliner la bourse de trois ans du master pour me consacrer aux certifications Cisco.
Serges : Le cycle professionnel routing and switching faisait combien d’examen quand vous l’aviez passé ? C’est trois examens actuellement si je ne me trompe.
Hilda : Les examens du cycle pro routing and switching étaient quatre dans le temps, mais je ne les ai pas passé séparément. J’ai étudié normalement pour la préparation des quatre et ai continué après pour passer directement le CCIE written (écrit). Mon professeur me l’avait conseillé ainsi pour économiser de l’argent puisque j’étais encore étudiant.
Serges : Cumuler ces quatre modules du CCNP jusqu’au CCIE n’a pas été difficile ?
Hilda : Si, c’était tellement difficile. J’ai lu les deux volumes du livre IP Fondamentals du début jusqu’à la fin trois fois. Je m’occupais essentiellement à cela dans la journée et les soirs je donnais des cours de CCNA.
Serges : Si je comprends bien, durant toute votre préparation du cycle pro, vous n’avez pas un travail qui vous mettait en contact avec les équipements Cisco au quotidien. Les gens disent souvent que c’est toujours plus avantageux d’être avec les équipements au quotidien.
Hilda : Non, pas du tout, J’avais accès à un grand labo équipé de plus de 20 routeurs, plus de 32 switchs, avec plein d’autres équipements qui appartenait à l’académie et j’avais l’accès libre. J’y étais presque tous les jours. Cela me donnait l’occasion de pratiquer tout ce que je lis.
Serges : pensez-vous que si ce n’était pas en Chine mais au Cameroun, vous auriez eu accès à un labo pareil pour votre préparation ?
Hilda : Non pas du tout, quand j’étais rentré au Cameroun en 2007, j’avais un projet de mettre en place un labo, il est toujours d’actualité ce projet et j’y travaille toujours. J’ai souvent rencontré au Cameroun des gens qui sont très bien en théories, mais la pratique ne suit pas toujours. Même en utilisant les outils de simulation, ce n’est pas toujours évident. J’avais eu accès à un labo purement Cisco à l’académie, cela m’a permis de bien me former sur les équipements Cisco, mais mon premier job au Nigéria, je devais travailler sur le call center de Virgin Nigéria et là encore j’ai été confronté à beaucoup d’autres équipements d’autres constructeurs autre que Cisco. Donc si moi qui avais accès à un labo aussi grand ai été confronté à une telle difficulté en entreprise, qu’en serait-il pour quelqu’un qui n’a pas fait de lab du tout durant sa formation.
Serges : Revenons maintenant à la préparation du CCIE, je vous avais un peu interrompu avec d’autres questions, tellement c’était intéressant.
Hilda : J’ai effectué la préparation de mon CCIE à Guangzhou. Le labo où je faisais ma préparation était souvent beaucoup sollicité dans la journée. La plupart des machines en bon état de marche sont occupées. Cette situation m’obligeait à plutôt travailler la nuit et me reposer dans la journée. J’ai travaillé comme cela pendant 6 à 7 mois.
Serges : Si vous devez faire une estimation, vous consacriez combien d’heure aux labs en une journée durant cette phase de préparation ?
Hilda : Je dormais environs 5 heures par jour, je consacrais une partie de mon temps aux cours CCNA que je donnais. En moyenne, je consacrais environs 12 heures aux labs durant la phase de préparation. Ces 12 heures par jour sont sans relâche, je n’avais même pas le temps de sortir manger quelque chose pendant  quelques minutes et revenir. Je n’étais surtout pas seule, il y avait beaucoup d’autres jeunes chinois autant inspirés. Il y avait donc toujours quelqu’un pour filer un coup de main en cas de besoin.
Serges : Après la préparation, où avez-vous passé l’examen écrit du CCIE ?
Hilda :  je l’ai fait à Guangzhou, en Chine. On était à trois à l’avoir fait, on s’attendait à ce que cela soit très difficile, mais on a pu le passer facilement. Ceci parce qu’on avait déjà beaucoup travaillé pendant plusieurs semaines. Jusque-là c’était encore le début, puisque le vrai challenge commençait avec la préparation du lab. On veillait beaucoup avec plein de scénarios de lab à faire.
Serges : La préparation du lab CCIE, vous l’avez fait en combien de temps ?
Hilda : J’ai fait le tout en un an, la préparation du written et du lab. La préparation du lab a duré environs 6 mois.
Serges : Dites-nous un peu comment s’est passé le voyage à Dubaï, les 8 heures de lab ?
Hilda : Après la préparation, quand le professeur juge que vous êtes prêt pour le lab, il dit toujours de ne pas compter sur le succès. D’habitude le premier essai permet de se familiariser à la façon dont les choses se passent. Quand je partais, je me suis mis dans la tête d’aller donner 1500 USD à Cisco. Il y avait un chinois qui planchait à Pékin, un autre qui voyageait aux états unis et moi j’ai choisi Dubaï. J’y suis allé trois jours avant le lab histoire de me familiariser à l’environnement. J’y avais rencontré un gars qui a fait l’examen 7 fois avant de passer, je me suis alors mis dans la tête que je donnerai le meilleur de moi-même et on verra bien le résultat. Ce qui m’a aussi beaucoup aidé, c’est la manière d’étudier des chinois, ils se donnent à fond quand ils veulent faire quelque chose. Durant cette phase de préparation, j’avais complètement oublié mes plaisirs pour m’y consacrer entièrement. Je ne voyais pratiquement plus mes amis, il y en avait qui croyaient que j’avais quitté la Chine. Le jour de l’examen, j’étais un peu toujours tendu au début. J’avais beaucoup de pression genre, tous les sacrifices que j’ai fait, j’étais la première femme Camerounaise à en arriver là et  plein d’autres… Durant mon lab, j’ai tout fait jusqu’à un moment où je n’arrivais pas à pinguer un backbone, j’ai tout essayé sans succès. J’étais alors demandé à l’instructeur qui nous assistait si je suis obligé de pouvoir pinguer le backbone, il a commencé à rigoler et m’a dit que c’est obligatoire. Une fois de retour sur mon lab, j’avais commencé à un peu paniquer. J’ai essayé de me calmer et ai commencé à revoir mes configurations ligne par ligne, cela m’a permis de déceler à quel niveau se trouvait l’erreur et mon ping est passé.
Serges : Comment vous sentiez-vous dans l’attente des résultats ?
Hilda : L’instructeur nous avait déjà expliqué comment se fera la correction. Il y a un script automatique qui corrige le lab d’abord, ce n’est que lorsque a plus de  60% à la correction du script que l’instructeur va revoir le travail réalisé. Ceci  pour voir s’il n’y a pas des erreurs que le script a laissé passer. Si après la correction du script, vous avez moins de 60%, ils ne regardent même pas. A la fin de l’examen, j’étais vraiment épuisé. Une fois rentré là où je logeais à Dubaï, j’avais voulu envoyer un mail à mon professeur et à mes amis pour leur annoncer que j’ai fini l’examen et que je vais pouvoir me reposer. Dès que j’ouvre ma boîte, je vois un mail de Cisco. J’ai alors refermé le mail d’abord. J’ai laissé carrément l’ordinateur pour regarder la télé pendant un moment. Après, je me suis décidé à l’ouvrir. Dès que j’ai cliqué sur le mail et ai vu « Congratulation » au début, je n’ai même plus pris la peine de lire le reste. J’ai sauté de joie. C’est deux jours après qu’un ami me demanda mon N° CCIE que je suis revenu ouvrir le mail pour le vérifier. Tellement j’étais contente de pouvoir réussir mon CCIE et surtout la première fois. J’ai automatiquement eu deux propositions de travail juste après avoir validé mon lab.
Serges : C’était en quelle année l’aviez-vous passé votre CCIE ?
Hilda : Je l’ai passé le 5 mai 2007
Serges : Comment vous arrangez-vous pour les recertifications depuis ?
Hilda : Cela ne pose pas de problème puisque je travaille beaucoup sur des équipements Cisco. La première recertifications, je l’ai faite pendant que je travaillais sur un réseau de plus de 70 sites. Par contre pour la deuxième fois, j’ai préféré passer l’examen écrit du CCIE Security au lieu de reprendre encore le CCIE Routing and Switching. Je suis donc en train de me préparer actuellement pour le lab security. Toute fois ce n’est plus aussi évident d’avoir le temps pour la préparation puisque j’ai beaucoup  de responsabilités au travail et je fais beaucoup plus de consultation à présent, je n’ai donc plus trop la main dans le cambouis.
Serges : Que conseillerez-vous aujourd’hui à quelqu’un qui a fait un CCNA et qui cherche à s’orienter, du R&S, Security, voice, Wireless ?
Hilda : Tout dépend de qui le passionne vraiment. Le CCNA donne déjà les bonnes bases sur les réseaux, après c’est mieux de faire directement le CCNP. Une fois le CCNP obtenu, on peut maintenant faire un choix. Je prends l’exemple d’un spécialiste Voice qui déploie son réseau, la plupart des problèmes qu’il aura seront liés à l’infrastructure, de connexion ou de design du réseau. S’il n’a pas une bonne base en réseau, il aura toujours besoin d’un spécialiste R&S pour venir le dépanner. Même si la personne ne passe pas le CCNP, c’est toujours mieux qu’il ait une bonne connaissance des réseaux professionnels. En regardant sur le marché, c’est Voice qui est en tête. Le R&S n’est plus quelque chose de spécial puisque les gens sont nombreux à l’avoir. La sécurité aussi a du succès actuellement.
Serges : Parlez-nous un peu de votre première opportunité après le CCIE.
Hilda : Avant de passer le CCIE, j’avais déjà quelques petits jobs en Chine. De retour de Dubaï, je me suis donné un mois de repos et ai repris mon travail à l’académie après. Je formais les ingénieurs qui venaient en formation à l’académie, mais j’attendais une bonne occasion pour rentrer chez moi. Ils voulaient ouvrir entre temps une nouvelle académie que je vais gérer, mais avant la concrétisation du projet, j’avais eu une opportunité de travail au Nigéria. Je voulais vraiment revenir en Afrique.
Serges : N’aviez-vous pas peur une fois revenu en Afrique de ne pas avoir la possibilité d’exploiter toutes ces technologies que vous avez acquis ?
Hilda : L’Afrique comme je le dis toujours est un virgin land (terrain vierge) et c’est à nous de revenir y déployer ces technologies qu’on a acquis ailleurs. Mon but a toujours été de retourner chez moi après la formation. J’étais aussi en discussion avec MTN au Cameroun qui voulait aussi m’embaucher, mais je ne voulais pas non plus. J’ai lu « Rich Dad Poor Dad » de Robert T Kiyosaki et essayais toujours de suivre ses conseils. On apprend beaucoup plus vite dans les petites sociétés que dans les grosses. On y a souvent beaucoup de responsabilités qui vous permettent de vite évoluer. J’ai alors choisi une startup à Lagos. Le gars aussi était un CCIE vraiment bon, il était consultant chez Barclays. Quand bien même tout le monde avait peur du Nigéria, j’ai pris le risque d’y aller. J’ai rejoint Lagos en novembre 2007. Pour MTN au Cameroun, ce n’était pas du consulting, j’allais être technicien dans un Datacenter. Mon séjour à Lagos m’a permis d’apprendre énormément de nouvelles choses. En 8 mois environs, j’ai travaillé avec 7 à 8 grandes sociétés avec plusieurs sites à travers le Nigéria. J’ai rejoint après  Quanteq à Abuja. J’y avais géré un grand projet d’interconnexion des services publics, déploiement d’un Datacenter et même du dimensionnement de power system. Je travaillais plus en qualité de gestionnaire de projet mais je faisais aussi les configurations liées à la sécurité. Globalement, j’ai fait plus de trois ans au Nigéria. Cela fait un an que je suis venu au Cameroun, mais je vais encore retourner au Nigéria d’ici peu. Il y a beaucoup plus de compétition et de challenges qui poussent à toujours apprendre et à s’améliorer.
Serges : En fonction de vos expériences et de tout le parcours que vous avez fait, comment pensez-vous que quelqu’un qui travaille et qui prépare des certifications parallèlement doit s’y prendre pour y arriver ?
Hilda : Actuellement, je fais exactement la même chose. Tout en travaillant, je me prépare pour le lab sécurité. Je dis toujours que la meilleure des choses, c’est la gestion du temps. Il faut surtout savoir bien gérer son temps. Quand j’étais à Lagos, je me levais tous les matins à 4h du matin parce qu’à 5h on doit quitter la maison pour arriver au travail à 8h ou à 9h, surtout à cause des embouteillages. J’ai alors téléchargé toutes mes vidéos de cours de sécurité sur mon ordinateur et même sur mon téléphone. Je profitais alors du temps passé dans les embouteillages pour étudier. Cela me faisait donc 3h le matin à l’aller et 3h le soir au retour que je consacrais à mes cours. J’ai dû m’organiser comme cela pendant 2 à 3 mois. Il faut donc pouvoir se donner le temps. C’est vrai qu’il va falloir limiter pas mal de chose comme les sorties et quelques distractions avec les amis. J’ai aussi remarqué que les gens cherchent toujours la motivation, je pense qu’il faut se motiver soit même en s’entourant des gens qui partagent les mêmes visions et qui peuvent donc vous aider à atteindre vos objectifs.
Serges : Je voudrais bien savoir comment la plupart des hommes que vous rencontrez dans votre carrière vous regardent, je veux dire étant femme, vous avez relevé pleins de défis d’homme.
Hilda : Il n’y a pas beaucoup de femmes dans le domaine c’est vrai, mais j’en ai rencontré pas mal à Lagos. Il y avait des gens qui m’appelaient Mr Braun jusqu’à ce qu’ils me rencontrent et sont surpris que je sois une femme. J’ai toujours été en compétition avec les garçons depuis mon enfance, j’avais un grand frère avec qui je compétais toujours. Bref, j’ai toujours aimé depuis mon enfance faire des choses dites d’homme.
Serges : Est-ce que vous avez un dernier mot à l’attention des gens comme moi qui rêvent du CCIE, histoire de nous donner un coup de pouce.
Hilda : Tout le peut arriver à être CCIE Cisco ou encore d’autres certifications Microsoft, SAP ou autre, l’essentiel est de travailler pour et de ne surtout pas se décourager. Je sais bien que tu peux le faire et tu peux le faire mieux que moi, je te lance donc ce challenge. Je vous souhaite aussi beaucoup de courage.
Serges : merci beaucoup Hilda pour les encouragements et surtout pour la disponibilité dont vous avez fait preuve pour qu’on puisse concrétiser cet entretien. La synchronisation de nos emplois du temps pour le faire n’était toujours pas évidente mais vous étiez toujours disponible pour un nouveau rendez-vous. Merci et tout le plaisir a été pour nous de vous avoir reçu.

A la découverte du brillant parcours de Hilda vers le CCIE R&S

Entretien Comment ont-ils fait pour y arriver? Pour notre premier article, nous vous  proposons un entretien entre le blogueur  SER...